Apparus avec les loges spéculatives, les «rites», du latin Ritus, ont mis en place pour uniformiser et d’harmoniser les pratiques en loge. Il s’agit de la définition de l’ensemble des usages et de l’ordre dans ceux-ci qui doivent être exécutés au cours de diverses tenues et cérémonies. Inspirés par les traditions antiques ou opératives et par la Bible, les rites prescrivent les gestes, le langage, les déplacements et les attitudes.

Rites majoritaires

Les rites maçonniques aujourd’hui les plus répandus à travers le monde sont:

  • Le Rite écossais ancien et accepté , c’est le rite le plus pratiqué dans le monde entier, surtout en ce qui concerne son système de hauts grades maçonniques;
  • le Rite français, principalement en France, au Brésil et en Europe continentale.
  • Le Rite émulation , principalement au Royaume-Uni et dans les anciennes colonies britanniques;
  • Le Rite d’York , principalement aux États-Unis;

Rites historiques

  • Rite des Anciens devoirs: Ce rite est mentionné pour mémoire, il n’est pas en effet d’un rite d’admission dans une loge de francs-maçons. C’est le nom donné par certains auteurs, tels Patrick Négrier à la cérémonie d’admission dans une corporation de maçons avant le xvii e siècle. Cette pratique a aujourd’hui disparu.
  • Rite du Mot de maçon : Rite attesté vers 1637 dans les premières loges écossaises de francs-maçons, notamment la loge de Kilwinning. Rite aujourd’hui disparu.
  • Rite standard d’Écosse : Rite officiel de la Grande Loge d’Écosse, présent sur tous les continents. Il est de la famille des rites anglo-saxons comme le Rite émulation. Il trouve ses origines dans les premières loges écossaises comme la chapelle de Marie (le plus ancien procès-verbal date de 1599). Le mot «standard» signifie «traditionnel» ou «commun» car chaque loge en Écosse a sa propre particularité. Il apparait comme le plus petit dénominateur commun.

Rites apparus au 18 ième siècle

  • Rite des Modernes : Nom qui sera donné par ses adversaires au rite maçonnique pratiqué par la Grande Loge de Londres à l’époque des Constitutions d’Anderson , vers 1723. Constitué sur les bases de textes fondateurs et du Rite du Mot de maçon, il fusionnera avec le «Rite des Antients» en 1813.
  • Rite des Antients : Rite maçonnique pratiqué par la Grande Loge des anciens, et notamment par la loge d’York en 1756. Ses constitutions sont publiées sous le nom de Ahiman Rezon . Fusionné au Royaume-Uni avec le Rite des Modernes en 1813.
  • Rite d’adoption : Apparu au xviii e siècle en France, où il était pratiqué par les loges féminines, dites d’adoption. D’un symbolisme particulier, différent de celui des autres rites, notamment en ce qui concerne la construction du Temple de Salomon. Il a presque disparu depuis la fin du Premier Empire et n’est plus aujourd’hui que dans une seule loge de la Grande Loge féminine de France .
  • Rite d’York : Issu de l’expansion en Amérique du Nord de la Grande Loge britannique dite des Antients, il est pratiqué par plusieurs milliers de loges, principalement aux États-Unis.
  • Rite suédois : Apparu vers 1759, très chrétien dans son symbolisme, il est le rite majoritaire en Scandinavie et il est pratiqué plus minoritaire en Allemagne.
  • Ordre du roi secret : Egalement nommé «Rite de perfection», l’origine exacte de ce rite, qui revendiqua une fondation en 1762, fait aujourd’hui encore l’objet de débats entre les historiens. Ses 25 degrés en 1801 dans les 33 degrés du Rite écossais ancien et accepté. Il est aujourd’hui éteint.
  • Rite écossais rectifié : Rite d’essence chrétienne, codifié à Lyon (France) en 1778. Il est encore pratiqué, principalement en Europe.
  • Rite français : On peut dater la codification de ce rite entre 1783 et 1786, en France. Publication de la rite des Modernes, dont la plupart des caractéristiques, il est toujours aujourd’hui le plus pratiqué en France, notamment au sein du Grand Orient de France, ainsi qu’au Brésil. Il est également présent dans de nombreuses loges en Europe et à travers le monde. Il en existe différents variantes.

Rites apparus au 19 ieme siècle

  • Rite écossais old et accepted : Fondé en 1801 à Charleston (Caroline du Sud), à partir de rituels d’origine française, il est pratiqué par plusieurs milliers de loges symboliques en Europe, qui s’ajoutent plusieurs milliers d’ateliers de grades grades maçonniques dans le monde.
  • Rite de Misraïm : Développement en France vers 1810 par les frères Bédarride, il est aujourd’hui l’une des composantes des rites maçonniques dits «égyptiens».
  • Rite de Schroeder : Rite en trois grades, créé par Friedrich Ludwig Schröder, il a été adopté en 1811 par la Grande Loge provinciale de Hambourg, dont Schröder était le grand maître, il était le plus démocratique de tous les rites pratiqués en Allemagne avant la deuxième guerre mondiale, ce qui fit son succès. Il est pratiqué en Allemagne, Autriche, Hongrie et Suisse.
  • Rite émulation : Codifié en Angleterre vers 1823, à la suite de la réunion des Anciens et des Modernes , le rite émulation ou «style émulation» est pratiqué aujourd’hui par plusieurs milliers de loges, principalement au Royaume-Uni et dans les anciennes colonies britanniques.
  • Rite de Memphis : Codifié en France vers 1838 sous l’influence de Jean Étienne Marconis de Nègre.
  • Rite canadien : Nom donné par les loges canadiennes à différentes variantes du Rite émulation.
  • Rite symbolique italien : Rite en trois grades dont la naissance remonte au premier janvier 1862, de la volonté de la loge «Ausonia» de Turin (fondée le 8 octobre 1859) de constituer une franc-maçonnerie nationale italienne indépendante, indépendante de toute influence étranger et fidèle aux Constitutions d’Anderson. Il est pratiqué encore aujourd’hui par les loges de la Grande Loge symbolique d’Italie, au sein du Grand Orient d’Italie.

Rites modernes, du 20 ième siècle

  • Rite opératif de Salomon : de création récente, en France, en 1974 il est pratiqué par environ soixante-quinze loges, principalement en France, au sein de l’ ordre initiatique et traditionnel de l’art royal.
  • Rite écossais primitif : D’après l’ésotériste Robert Ambelain qui déclara le «réveiller» en 1985, il respectait le rite qui était pratiqué par les exilés jacobites à Saint-Germain-en-Laye en 1688, ce document historique connu à ce jour ne peut confirmer avec certitude. Il est pratiqué depuis quelques loges en France.